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Le Tango Argentin

Un univers à découvrir

Enriqué & Aude nous font une démonstration de tango argentin. Enriqué & Aude, démonstration de tango argentin

[dropcap custom_class= »normal »]Chacun de nous s’est déjà retrouvé devant son écran de télévision pour contempler des couples virevoltants avec aisance lors d’un concours de danses de salon. En admiration, ne vous êtes-vous jamais permis de rêver qu’un jour vous pourriez vous aussi, pourquoi pas, chalouper de la sorte ![/dropcap]

Entre le rêve et la réalité, n’y a-t-il qu’un pas ? Un pas de danse…

L’émission « Danse avec les Stars » nous autorise à croire que l’apprentissage de la salsa, rumba, samba, cha-cha-cha, tango ou autres peut se faire en quelques semaines moyennant motivation et entrainement intensif.

Pour ma part, le tango a toujours suscité chez moi une émotion particulière, à l’évidence, lorsqu’il est dansé par un couple en totale harmonie. Oui, je l’avoue, j’ai rêvé d’avoir cette posture langoureuse tout en maîtrise, ce port de tête altier, ce jeu de jambes suggestif et ce déhanchement provocateur !

Lorsque mon amie Hélène me propose une initiation au tango argentin chez Auréa Bautista mercredi dernier, c’était bien là l’occasion de me risquer à braver ce rêve ultime.

Auréa Bautista est coiffeuse de métier, elle a fait du tango l’une de ses passions qu’elle invite à partager certains soirs de la semaine, au sein même de son salon de coiffure qu’elle aménage en studio de danse pour l’occasion.

C’est avec Enriqué, professeur de tango argentin, que nous avons abordé les balbutiements de cette discipline, pour découvrir une chose simple à priori : dans cette danse à deux, l’homme avance et la femme recule ! Facile à imaginer dit tel quel, un peu moins évident en pratique. Car la femme ne s’appuie jamais tout à fait sur son partenaire, guidée par sa cadence, elle s’accorde en finesse à la valse de passes chorégraphiques.

La posture masculine, torse en avant, et là je vous laisse imaginer les débutants dans la salle, trouve son origine chez les premiers milongueros (danseurs de tango) qui exprimaient ainsi leur machisme et leur virilité.

Dès 1870, c’est dans les faubourgs de Buenos Aires qu’une population d’immigrants italiens et espagnols, mais aussi allemands, français et juifs d’Europe de l’Est s’entasse dans d’immenses taudis.  Tous rêvent de faire fortune sur les terres du nouveau monde, mais beaucoup d’entre eux perdront vite leurs illusions.

Dans cette population masculine à 75%, le manque chronique de femmes se fait sentir, alors les hommes désœuvrés dansent entre eux. S’inspirant de leurs danses traditionnelles, ils inventent de nouvelles figures. Cela donne la milonga canyengue, qui devient ainsi le premier véritable style de tango dansé.

C’est aussi dans les zones mal famées du port et des abattoirs de Buenos Aires que ces hommes passent leurs nuits à boire et à danser avec les filles de joie, au son de vieux pianos déglingués, de violons et de guitares. Dans ces danses évoquant le plus souvent la séduction et l’acte sexuel, mais aussi l’exil et la nostalgie, naîtra le tango argentin.

Progressivement ces danses lascives à connotation sexuelle seront codifiées, complexifiées dans leurs figures, pour donner naissance au tango orillero qui scandalisera la bonne société puritaine du centre-ville.

Côté musique, apparaissent à partir de 1880 les premiers tango-milongas et tango-criollos aux couplets naïfs généralement assez obscènes. Quelques titres expressifs : Deux coups sans sortir, Secoue-moi la boutique, Un coup bien tiré, El Queco (Le bordel) ou encore Dame la lata (Donne-moi le jeton, le jeton étant le numéro remis par la mère maquerelle au client qui louait les services d’une prostituée).

C’est autour de 1900 que naîtra un répertoire plus élaboré et précurseur d’un rythme musical plus lent, celui de la Guardia vieja (Vieille Garde), qui compte les premiers grands tangos aujourd’hui encore universellement connus. Parmi eux citons entre autres Don Juan d’Ernesto Ponzio en 1898, ou El Esquinazo (La Sérénade) en 1902.

A cette même époque, le tango connaît un essor exponentiel. Dans les faubourgs, des bals populaires s’organisent un peu partout, dans de sombres cafés flanqués d’une piste de danse ou dans les peringundin, sortes de guinguettes de mauvaise réputation. Le petit peuple des exclus et des miséreux en tous genres se retrouve dans cette nouvelle culture tango qui unifie leur diversité.

Les tous premiers orchestres typiques apparaissent dans la première décennie du XXe siècle, introduisant une tonalité musicale plus sombre et plus mélancolique. Le bandonéon, petit orgue portatif au son plaintif s’impose alors comme l’instrument majeur du tango avec le piano.

De l’autre côté du fleuve, à Montevideo, les premières academias, qui deviendront plus tard des salles d’enseignements et de pratique du tango, commencent à fleurir. La danse se codifie petit à petit en générant des figures de plus en plus sophistiquées.

Certains fils de bonne famille tout prêts à s’encanailler, commencent à s’approprier la danse et à l’introduire dans les maisons closes bourgeoises du centre-ville de Buenos Aires. Ces bourgeois argentins en voyage à Paris feront également connaître cette nouvelle danse dans les milieux parisiens cosmopolites, avides de culture exotique et de sensualité latine.

A partir de 1910, quoique jugé indécent et mis à l’index par l’archevêque de Paris, le tango fait fureur dans les salons parisiens à la mode. Une véritable tangomania s’empare bientôt de toute l’Europe.

Si le tango nous fait rêver aujourd’hui, c’est parce qu’il transporte toute son histoire empreinte de diversité, de nostalgie et de scandales. Il n’en reste pas moins la danse de l’amour, dans laquelle la sensualité demeure la composante majeure. Néanmoins, l’apprentissage codifié de certaines figures impose une réelle volonté d’investissement. Le tango est devenu un art multi générationnel qui attire de nouveaux adeptes de tous horizons, éloignant au fil des années l’image préconçue que nous gardions d’une danse exclusivement réservée à nos grands-parents.

Si comme moi, vous rêvez d’un pas de deux langoureux sur une Comparsita, n’hésitez pas à joindre Auréa Bautista au 06 62 03 07 51 – 77 Avenue Kléber – Paris 75016

 

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