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Liliane DANINO

Peintre & Sculpteur

Liliane DANINO, Peintre & Sculpteur Liliane DANINO dans son atelier

[dropcap custom_class= »normal »]La majorité d’entre nous pourrions inscrire dans la rubrique «Centres d’intérêts » de notre CV : art, peinture, sculpture, photo…[/dropcap]

Et puis, il y a ceux qui annoncent fièrement dans la rubrique « Hobby » : peinture, photo…

Il y en a beaucoup moins qui pourraient mettre en gros titre de leur Curriculum Vitae: Peintre et Sculpteur !

Qu’est-ce qui distingue un amateur d’art occasionnel ou un peintre du dimanche à un véritable artiste ?

C’est à travers un portrait de femme que j’ai voulu avoir la réponse à cette question, en interviewant la peintre et sculpteur Liliane DANINO. Ce choix n’est pas un hasard, car autant que je me souvienne j’ai toujours entendu parler de Liliane dans la ville où je suis née à Casablanca au Maroc. Elle-même originaire de Casablanca c’est dans cette ville que sa renommée a éclaté, nous ne nous étions pour autant jamais réellement croisées.

Bien des années plus tard, je profite de l’une de ses expositions dans une galerie de la rue de Seine à Paris 6ème pour organiser notre entrevue. Car désormais, ce petit bout de femme qui a consacré toute sa vie à manier le pinceau et le chalumeau, s’est installée en Israël pour y retrouver la luminosité de son pays d’origine.

Est-ce que Liliane DANINO a exercé un autre métier que celui qui est le sien aujourd’hui ?

Oui, l’espace de quelques années tout au début de sa vie d’adulte, mais bien vite laissé derrière elle pour se destiner essentiellement à ce besoin vital d’exalter son âme artistique !

Est-ce un choix ? Où n’est-ce pas la vie qui nous y condamne contraint à une vocation ?

« Serviteur de quelque chose, l’art prend possession de celui qui en fait, l’art est tout, l’art est passion, sensualité, irrationalité, recherche, expression, négativité et positivité, instinct, interprétation. On s’y noie, on s’éreinte on s’y abîme… »

Dessins, encres, aquarelles, peintures, Plâtres, bronzes, terres… Liliane DANINO ne lésine devant aucune matière qui lui permettrait de façonner ses œuvres. Le tissu, les collages, le marbre, les journaux sont autant d’éléments qui prennent vie apposés intentionnellement de part et d’autre sur la toile.

Pourquoi se restreindre ? D’ailleurs est-elle femme à s’économiser ?

« J’ai travaillé jusqu’à 16h à 17 heures par jour, sept jours sur sept, me levant aussi la nuit pour rejoindre mon atelier dans la nécessité pressante de retrouver ma toile. Un peu moins aujourd’hui, car l’inhalation des produits nocifs et les douleurs musculaires font aussi partie de mon quotidien ».

C’est par la curiosité, l’observation et son souci de maîtriser ce qu’elle entreprend que Liliane DANINO développe au fil des années son style éclectique conduit par diverses techniques qu’elle concocte à sa sauce personnelle.

Comme à l’époque de Michel-Ange qu’elle louange, elle achète ses pigments naturels et élabore ses propres mélanges en y ajoutant des liants, du sable, du marbre pilé…Elle n’en dira pas plus,  gardant avec discrétion ses « recettes » acquises avec le temps !

Mais il y a aussi Rodin, Camille Claudel qui fascinent son regard sur l’anatomie. Et parce que la danse fait aussi partie de ses passions, ses dessins à l’encre ou ses sculptures perpétuent l’instant fugace d’un mouvement, d’une arabesque ou d’une posture.

Pour ses sculptures, c’est en autodidacte qu’elle se lance dans le travail de la terre, de la cire, du bronze, de la ciselure et des patines. Elle ira jusqu’à faire des stages en fonderie pour maîtriser la technique qui lui permettra de contrôler le rendu souhaité.

Liliane DANINO travaillant sa sculpture au chalumeau.

Maman de deux grande jeunes filles, femme aux amours passionnés, comment combine t’on vie privée avec une vie artistique si intensément riche ?

« Maman très responsable je l’ai été, car j’ai élevé mes enfants seule. Mais mes filles me surnomment tout de même Miss absente ! 90% de mon cerveau est voué à la création et je suis constamment dans la recherche d’inspiration par la lecture, les voyages et les spectacles de danse. Il n’y avait pas assez de place dans ma vie pour gérer un quotidien de maman, d’artiste et de femme. La création est incompatible avec la vie de couple. Alors j’ai vécu des passions par épisodes !

On naît artiste et on s’y consacre même si ça nous éloigne d’une vie sociale et sentimentale… »

Avec plus de 300 expositions dans le monde, plusieurs grands prix qui récompensent ses créations, des milliers de pièces produites, Liliane DANINO ne se soucie guère de sa côte jusqu’à ignorer ce que valent réellement ses œuvres. Comme une vraie bâtisseuse acharnée au service de cet art qui prend possession de celui qui s’y perd, l’aspect financier de son travail ne l’effleure guère.

« Je n’ai pas le temps de m’occuper de l’aspect marketing de mon travail et me perdre dans des tâches qui encombreraient ma créativité. Mon esprit est en perpétuelle curiosité de stimulation artistique. Cette dévotion à l’art ne me rend pas toujours heureuse car elle nous isole de certaines réalités de la vie, mais si c’était à refaire je le referai tel quel… »

 

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